Paul Victor Jules Signac est né à Paris le 11 novembre 1863. Son père, Jules Signac est sellier, sa mère, Héloïse Deudon, sans profession.
A quinze ans, lors de la quatrième exposition impressionniste du printemps 1879. Signac réalise un croquis d’après Degas. Il se fait mettre à la porte de l’exposition par Paul Gauguin : « On ne copie pas ici, Monsieur. » Signac avoue sa dette envers Monet : « Ce qui m’attirait chez cet artiste, c’était l’aspect révolutionnaire de son oeuvre ». « Ma famille voulait faire de moi un architecte, mais je préférais dessiner sur les bords de la Seine que dans un atelier de l’Ecole des Beauxarts ». En 1882 Signac loue un premier atelier qu’il partage avec le peintre Henri Rivière. Il peint des études impressionnistes à Asnières puis à Port-en-Bessin. Il rencontre la modiste Berthe Roblès, cousine éloignée de Camille Pissarro, qui devient sa compagne et qu’il épousera en 1892.
Dès 1884, il se lie aux milieux littéraires et rencontre Félix Fénéon, Gustave Kahn, Paul Adam et Joris-Karl Huysmans. Ils seront ses premiers critiques et défendront le néo-impressionnisme.
Lors de l’exposition du groupe des Artistes Indépendants, en mai 1884, Signac rencontre Georges Seurat, qui expose Une baignade (Asnières), ainsi que Charles Angrand, Henri Edmond Cross et Albert Dubois-Pillet. Ensemble ils créent la Société des Artistes Indépendants. Suite à une première rencontre avec Eugène Chevreul en 1884, Signac est invité par Emile David à assister, aux Gobelins, à des expériences scientifiques sur la couleur.
Le néo-impressionnisme : 1886-1901
Signac peint ses premières œuvres entièrement divisées, Les Gazomètres, Clichy et Passage de Puits Bertin, Clichy. Le terme “ néo-impressionniste ” fait son apparition sous la plume de Félix Fénéon : « La vérité est que la méthode néo-impressionniste exige une exceptionnelle délicatesse d’œil. »
Signac va désormais faire de fréquents séjours sur les bords de la Méditerranée, à Collioure, Cassis, Marseille, Antibes ou Saint-Paul-de-Vence. En mai 1892, il arrive, à la barre de son voilier Olympia, dans le port de Saint-Tropez où il passera désormais une partie de l’année. Pendant l’été 1893, le premier projet d’une grande toile décorative, Au Temps d’Harmonie, va occuper Signac jusqu’à sa présentation au Salon des Indépendants en 1895.
En janvier 1898, il signe un témoignage collectif de soutien à Émile Zola pour le féliciter de son attitude courageuse dans l’affaire Dreyfus. En 1899, il publie son manifeste théorique D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme qui aura une influence considérable sur plusieurs générations d’artistes curieux de théories de la couleur.
La consécration : 1902-1935
En juin 1902, ouverture à la galerie Bing de la première exposition monographique de Signac qui exposera par la suite à la galerie Druet puis chez Berheim-Jeune.
En 1908, Signac est nommé président de la Société des Artistes Indépendants. Il voyage en Italie et à Londres. Le 25 octobre 1911, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Renoir lui remet les insignes.
Pendant la première guerre mondiale, Signac, qui est pacifiste, est profondément touché par les événements et peint peu. Avec sa nouvelle compagne, le peintre Jeanne Selmersheim-Desgrange, il est fixé à Antibes où il voit souvent les Bonnard. Il se réfugie dans l’étude de l’œuvre de Stendhal.
A partir de 1919, Signac s’occupe à nouveau d’organiser les expositions des Indépendants, interrompues par la guerre, et présente chaque année quelques œuvres peintes à l’huile. Dès lors, il sillonne la France et peint surtout à l’aquarelle.
De 1929 à 1931 plusieurs campagnes d’aquarelles des “ Ports de France ” sont organisées avec l’aide du mécène et collectionneur Gaston Lévy.
Le 15 août 1935, Signac meurt à Paris ; il est incinéré au columbarium du cimetière du Père-Lachaise.