Trente ans d’une belle aventure qui ne demande qu’à se développer et à s’enrichir. L’association a été officiellement créée le jour de la Fête de la musique, en 1985. Par le seul » bouche à oreille « , elle comptait quatre cents adhérents en septembre et nous fêtions en décembre de la même année notre millième adhérent (qui, d’ailleurs, était une adhérente !). Des professeurs du lycée Mermoz qui amenaient régulièrement des élèves au musée et y rencontraient le conservateur de l’époque, Xavier Dejean, ont créé cette association pour défendre l’indépendance des gens de culture, dûment affectés à leur poste, contre des pouvoirs politiques » intempestifs « . Très vite, s’était constitué un noyau qui n’a eu aucun mal à s’élargir.
Nous avons vite compris qu’il fallait proposer à nos adhérents des activités qui les fassent entrer dans l’intimité des tableaux, qui rassurent ceux qui, pour toutes sortes de raisons, pensaient que les musées » ce n’était pas pour eux « . Nous nous sommes adressés à des associations, à des comités d’entreprises, aux syndicats. Ainsi, se trouvaient rapprochés un point de vue politique et des aspects plus techniques et plus pratiques. Nous avons adhéré à la Fédération Française des Amis de Musée et, dès 1987, édité le premier numéro de La Rencontre. Nous voulions être fermes, persévérants, conséquents, convaincants. Ce n’était pas facile. Mais notre nombre grandissait sans cesse et, après le succès d’une grande fête au Château d’O, dont la presse locale s’était fait l’écho, le maire d’alors, Georges Frêche, a tendu une oreille plus attentive. Nous avons obtenu un local. Dans cette difficile période nous avions un allié du côté des élus, l’adjoint à la culture d’alors, Yves Larbiou, dont l’aide aussi efficace que discrète ne s’est jamais démentie, et le soutien de quelques personnalités importantes : le Père Cardonnel et le Docteur Marc Jaulmes (qui était ressenti comme le porte-parole du milieu protestant montpelliérain).
Il a fallu ensuite obtenir que soit nommé un Conservateur d’État, et ce fut l’arrivée de Michel Hilaire. Nous sommes alors intervenus pour que le musée soit rénové et étendu, et Michel Hilaire a, de son côté, assez vite convaincu Georges Frêche de cette nécessité. Certes, nous avons traversé quelques orages, connu quelques abandons ou quelques ruptures. Nous les avons surmontés, le cœur un peu secoué, il est vrai, mais aucun ouragan ne nous a submergés.Les activités que nous proposons connaissent un beau succès auprès de nos deux mille adhérents : visites commentées au musée, entretiens, conférences, découverte des musées » en France et ailleurs « , visites d’ateliers, expositions, jeux pour les enfants avec notre commission » Art’musons-nous « … Nous allons lancer » Ciné/Art « . Après ces trente années d’activités sereinement menées, il faut trouver de nouvelles forces : c’est pourquoi nous organisons des séances de » formation » destinées à accompagner les bénévoles désirant s’investir dans l’association. Et, surtout, il faut que notre vigilance reste intacte car la politique et la culture ne suivent pas forcément le même chemin, et il ne faut surtout pas s’en tenir aux déclarations. Si le recrutement d’un conservateur pour les collections XIVe siècle – milieu du XIXe est en cours, le poste de conservateur chargé des arts décoratifs et du cabinet des dessins reste vacant depuis deux ans. Et comment ne pas être scandalisé par ce vote de Montpellier Méditerranée Métropole – dont dépend le musée – qui institue un » droit de parole » : il nous faut payer pour présenter les œuvres du musée à nos adhérents ! On ne sait pas, évidemment, qui a eu cette haute idée de la culture pour tous ; mais… elle a été votée…
Et nous n’avons toujours pas de réponse à nos questions et à nos demandes de rendez-vous..
GABY PALLARÈS